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Cours Hebdomadaire Historiosophie - Hashkafa #97 - Le processus de Rédemption de Pessah- Partie 6 -

Supprimer le Zohama dans les temps modernes et Mashia’h


Donné : 30 Mai 2022



Introduction


Je veux dédier ce shiour-cours, pour l'élévation de l'âme de Rini Malko, Regina bat Yossef Reuven, pour élever son âme au Gan Eden.


J'ai longuement parlé de la façon dont Pessa'h est vraiment le modèle de tout le tikkoun - processus de rectification. C'est la "partie 6". Je veux conclure cette série en explicitant ce qu'est réellement le processus du tikkoun. Lorsque vous étudierez cela en détail, vous comprendrez l'histoire fondamentale de ce qu'est le judaïsme, ce qu'il cherche à accomplir et où il veut emmener le peuple juif et le monde entier.


Je vais essayer de répondre à une question fondamentale. Sur la base du dernier shiour - cours, nous comprenons que les Juifs ont restauré le zohama - la pollution spirituelle, avec la faute du veau d'or.


Non seulement elle a été restaurée, mais la Torah elle-même est devenue, et est maintenant, entourée par le zohama. J'en ai parlé assez longuement. La question est : que fait-on ? Comment supprimer le zohama ? Ils l'ont clairement fait en Égypte à l’époque, alors comment allons-nous le faire, maintenant en 2022 ?


Il ne fait aucun doute, comme je le dis depuis longtemps, que le monde d'aujourd'hui est bien pire qu'il y a trente ans. Il y a une quantité substantielle de mal qui prévaut dans le monde et ce mal est reconnu - pas par tous, évidemment - mais il y a une reconnaissance. Espérons que cela signifie que la « fenêtre » proverbiale - dont parle le RaMCHaL – Rav Moshé Haïm Luzzato, est sur le point de se fermer. Nous devons être très, très proches.


Vous vous souvenez que le Zohar dit que, 210 ans avant la Fin des Temps qui est l’année 2240, (nous sommes environ 218 ans avant cette Fin) tchiat ha'meitim - la résurrection des morts, commencera une fois le Mashia'h ben David venu. C'est l'année 2030 qui est dans moins de 8 ans. C'est pourquoi vous voyez une telle accélération des événements, pour accélérer ce qui doit être accompli d'ici là ces 20 dernières années : et il y a beaucoup à accomplir d’ici 2030.


Il ne fait aucun doute que nous approchons de plus en plus près.


Que se passe-t-il maintenant concernant la contamination de la Création par le zohama qui est revenue depuis la faute du Veau d'Or ? Quel rapport avec la fête et les mitsvots – commandements, de Pessa'h ? Pour comprendre cela, nous avons besoin des informations préliminaires et de fond dont j'ai parlé. L’une de ces idées est basée sur la question : quel est exactement le résultat que produit le zohama ?


Révisons les fondamentaux :


A l'époque de Adam Ha'Rishon, le premier homme, le nah’ash – le Serpent primordial, était extérieur à l'homme, extérieur au corps. Autrement dit, Adam Ha'Rishon et son monde de Gan Eden n'avaient pas de zohama. Il y avait du geshem – de la matérialité, dans une certaine mesure, mais il n'y avait pas de zohama entrelacé avec la matière. J'en ai déjà parlé. C'était un monde très différent. La possibilité du zohama existait qui pourrait s'entremêler avec la matérialité comme un potentiel. Quel était le problème avec Adam ?


Afin de permettre à Adam de subir un test, il a dû subir une illusion, une fausse croyance. L'homme ne voit pas complètement la réalité. Il existe donc avec certaines croyances sur la vraie nature du monde. Quelle était cette croyance avant qu'il ne commette la faute ?


Sa conviction était qu'il est un «moi» mais qu'il n'est pas une vraie cause; il ne peut rien faire, vraiment. Il a été créé le sixième jour, alors quand il a pris conscience de lui-même, il a ressenti un certain sens de soi-même, mais il a vu un monde créé et il savait qu'il n'avait rien fait de "ceci". Il savait que c'était Dieu. Il n'avait aucune illusion qu'il puisse être la cause de quoi que ce soit. Il est juste venu au monde conscient de tout, mais sachant qu'il n'avait aucune influence, qu’il n'est la cause de rien.


L’illusion stupéfiante et le vrai test


Le problème était qu'Adam Ha'Rishon pensait qu'il pouvait devenir une cause. C'est là que le Serpent entre en jeu, étant le porte-parole du Satan, essayant de le convaincre que lui et sa femme Chava - Eve, pouvaient devenir comme Dieu ; et c'est exactement ce qu'était le test de Adam. Le Serpent leur a dit que Dieu, lui-même, est devenu Dieu, qu’Il a acquis la capacité de créer des mondes, de faire, d'avoir shlita - la maîtrise, de dominer le monde, de devenir une cause de tout cela parce que Dieu a mangé du fruit de l'arbre. Il ajouta : Dieu ne veut pas que vous puissiez rivaliser avec Lui. C'est pourquoi Il vous a ordonné de ne pas manger de cet arbre, explique le Serpent.


Par conséquent, Adam Ha'Rishon et Chava avaient la conviction qu'ils pouvaient devenir comme Dieu. "V'yihitem k'Elokim" - vous pouvez être comme Dieu, leur dit-on (Genèse 3: 5). C'était très tentant !. Ils avaient déjà un sens de soi mais qui était infiniment inférieur à celui de Dieu. Alors, ils ont mangé du fruit de l'arbre.


Quand ils ont fait ça, que s'est-il passé ? Ils sont "tombés" dans un monde différent, un monde du zohama, un monde satanique. Nous ne savons pas exactement quel était le processus, mais leur monde a changé. La pollution du Satan les a entouré ainsi que le monde, et ils ont été "chassés" du Gan Eden et dans un monde dominé par le Satan. Dans ce monde, en raison de leur échec, Dieu a dit à Adam : "A la sueur de ton front, tu mangeras ton pain."


Le RaMCHaL – Rav Moshé Haïm Luzzato - donne une explication profonde de ce que cela signifie. Et ce n'est pas ce que l'on pourrait penser. Cela ne signifie PAS : vous devrez travailler dur comme punition, exercer un travail acharné pour pouvoir gagner votre vie comme on le pense généralement, non !


Dieu signifie : Jusqu'à présent, tu étais au Gan Eden et tout t'était pourvu. Vous n'aviez rien à faire pour pouvoir « manger », pour survivre ; tout était déjà là. Plus maintenant ! dit Dieu, mais ce n'est pas une punition.


Au lieu de cela, Dieu signifie : puisque vous croyiez que vous pouviez m'égaler, vous croyiez que vous êtes un « moi » qui peut être une cause – et, comme le souligne Rachi, « celui qui peut créer des mondes » - puisque vous croyiez en cette fausse croyance, alors Je vais créer une situation basée sur votre croyance que vous pouvez M'égaler Moi, ce qui vous placera dans une situation dans laquelle il vous sera plus difficile de reconnaître que vous ne pouvez rien causer réellement.


Pour que vous puissiez gagner votre vie, vous serez contraints de faire de grands efforts, illustrés par "la sueur de votre front". Si c'est le cas, puisque vous devez faire des efforts, vous penserez que vous êtes une cause ! Vous penserez que vous êtes le responsable de votre gagne-pain ….mais c'est une illusion. A la fin, Dieu pourrait dire : quoi que vous fassiez, Je suis Celui qui vous donne votre pain.


Puisqu'il arrive lorsque vous travaillez que vous gagnez votre parnassa – votre subsistance, vous tomberez dans l'idée erronée que vous l'avez réellement causé. Par conséquent, votre mission est de surmonter cette illusion, de travailler sur cette croyance et de réaliser qu'elle est fausse.


Alors Dieu a augmenté la difficulté de se défaire de cette fausse croyance. Adam a été encore plus manipulé, se croyant une vraie cause. Défaire cette fausse croyance serait dorénavant plus difficile que jamais. Si Adam parvient à se départir de cette fausse croyance, il réalise qu'il n'est pas vraiment un "moi" - celui qui cause, et prend coscience que Dieu n'est pas simplement la seule cause; Dieu est la seule entité qui existe vraiment et que lui, Adam, n'est même pas un "moi". Nous réalisons que Dieu est yichud mitzioso - la seule entité qui existe, c’est la première idée de la vraie réalité. Rien n'existe comme Dieu.


La deuxième idée de la vraie réalité est que, puisque Dieu est la seule chose qui existe, Il est le seul qui puisse faire quoi que ce soit, causer quoi que ce soit réellement.


Adam aurait dû travailler sur ces deux idées. Avant de manger de l'arbre, il a reconnu qu'il n'était pas une cause, mais il pensait qu'il existait en tant que "moi", à côté de Dieu.


Son erreur a été de ne pas atteindre l'idée de "ein od milvado" - à part Dieu, il n'y a rien d'autre. Il n'a jamais atteint cette vérité. Ensuite, Dieu a fait en sorte qu’il serait beaucoup plus difficile à Adam de comprendre que lui-même n'était pas une cause, parce que maintenant il ne pourrait gagner une parnassa - sa subsistance, que s'il travaillait, ce qui le trompe en lui faisant croire qu'il est la cause de sa propre parnassa.


Ce sont des idées très importantes car elles indiquent quel est le véritable test pour l'homme : comprendre que ces deux croyances sont fausses. Nous devons lutter contre les deux illusions pour réaliser que : a) nous ne sommes même pas une cause et, b) nous ne sommes même pas un moi !


Adam Ha'Rishon aurait dû réaliser l'idée qu'il n'est même pas un "moi", mais il ne l'a pas fait. Dieu en fait n’a pas puni Adam, Il a rendu beaucoup plus difficile de découvrir la vérité sur sa propre nature humaine et son existence.


Ces idées sont très importantes.


Les allusions de la Torah aux pulsions psychologiques chez l'homme

Ce qui pousse une personne à penser qu'elle est une vraie cause, c'est le zohama. Dans le monde du zohama, les choses ne peuvent arriver que si vous faites des efforts. Au Gan Eden, les choses se passent sans effort. Ce monde vous trompe en vous faisant croire en votre propre capacité à être une vraie cause; c'est un défaut fondamental dans la croyance de l'homme. Nous sommes maintenant coincés à ce deuxième niveau d'illusion. En réalité, nous ne causons rien.


La pulsion psychologique la plus fondamentale chez l'être humain, parmi toutes les pulsions et besoins différents, est la pulsion d'auto-préservation, de protéger votre existence et votre vie à tout prix.


La deuxième pulsion psychologique, celle qui répond à beaucoup de questions sur le comportement de l'homme et qui, en fin de compte, est à la base de toutes les maladies et traumatismes psychologiques, sans entrer dans les détails, est très liée à ce concept de "soi". Nous essayons toujours d'affirmer, de nous rassurer que nous sommes « quelqu'un », que nous ne sommes pas « personne ». Vous ne vous rendez pas compte que tout ce que vous faites a toujours soit le motif direct, soit le motif indirect de devoir affirmer « être ». Je n'entrerai pas dans les détails maintenant, mais j'ai donné des shiourim à ce sujet il y a longtemps. En fin de compte, nous ne sommes, en vérité, rien, nous devons donc nous convaincre, à plusieurs reprises, que nous sommes quelqu'un.


Nous le voyons dans la Torah. Je vais le lire dans la paracha – le chapitre de la Torah, "Eikev" dans la seconde montée à la Torah, qui révèle une idée fondamentale sur la nature inhérente de l'homme, sur la deuxième pulsion psychologique la plus fondamentale pour affirmer son être, pour acquérir un sentiment d'estime de soi.


Il y est écrit : "v'achalta v'savata" - et vous mangerez et serez rassasié, et continue : "tu béniras le Seigneur ton Dieu sur la terre qu'Il t'a donnée". C'est ici que la Torah révèle un incroyable secret : "et faites attention à ne pas oublier le Seigneur votre Dieu." Mais de quelle manière oublierez-vous Dieu ?


Qu'est-ce qui nous fera oublier les commandements (mistvots) et ordonnances (mishpatims) de Dieu, ce qui est l’équivalent d’oublier Dieu lui-même ? Dieu dit : « attention ! ne M’oubliez pas ! » ce qui indique que la façon de L’oublier, c’est d’oublier ses commandements.


La Torah mentionne quatre situations différentes :


La première est « de peur que vous ne mangiez et ne soyez rassasié ». Disons que vous mangez un bon repas; vous oublierez Dieu.


La deuxième façon est que "vous construirez de belles maisons et y habiterez". C'est la deuxième façon d'oublier Dieu. La troisième façon est que « vos troupeaux se multiplient » afin que vous possédiez un grand nombre de bétail. La quatrième manière est que « votre richesse, tout ce qui est à vous, vous augmentera ».


Pourquoi ces quatre cas ? Ceux-ci illustrent les façons dont l'homme se convainc qu'il est « quelqu'un ». Incroyable ! Nous ne réalisons pas que dans tout ce sur quoi nous exerçons notre volonté, faisons ce que nous voulons, le sentiment sous-jacent devient, automatiquement, "Je suis quelqu'un". Si je n'étais « personne », comment pourrais-je avoir une volonté, ou le plaisir d’exercer cette volonté ?


La Torah utilise cela comme des exemples de conditions qui permettent l'individualité. La première condition nous dit que la satisfaction de manger consiste à vouloir nous-mêmes avoir ce plaisir.


La deuxième façon dont nous nous convainquons que nous sommes quelqu'un s'appelle la « productivité ». Nous provoquons quelque chose et ainsi nous nous sentons comme si nous existions, nous avons le sentiment d’être « quelqu’un ». La Torah illustre cela avec l'exemple « vous construirez de belles maisons pour y habiter ». C'est la productivité. Vous vous direz : la maison existe parce que je l’ai construit, j’en suis la cause, donc je suis « quelqu'un ». Et vous en serez convaincu !


Lorsque le verset dit "tu multiplieras tes troupeaux et tes brebis", cela implique que, par nos possessions, ce que nous possédons, nous tirons plus que l'usage de leur fonctionnalité. Pourquoi les gens veulent-ils tout posséder ? Lorsque vous possédez une chose, vous la contrôlez. La capacité de contrôler transmet un sentiment de soi. C'est pourquoi tout le monde veut posséder des choses. Nous concluons : si je peux contrôler, je dois exister. C’est donc une troisième façon d’affirmer que vous existez.


La quatrième :"Le kessef - l'argent, l'or et l'argent augmenteront" transmet un sentiment de puissance, le sentiment que vous pouvez tout faire. Pourquoi ? L'argent lui-même n'a pas de fonction inhérente, mais en avoir un surplus, le pouvoir que vous pensez pouvoir affirmer avec lui, transmet un sentiment de puissance. Si vous aviez plusieurs millions de dollars, vous pourriez devenir ce que vous pensez être – quelqu'un. C’est la quatrième façon d’affirmer que vous existez.


En d’autres termes, toutes ces manifestations d'être quelqu'un ne sont rien de plus qu'une incroyable arrogance.


Ce sont les 4 manières que la Torah utilise comme exemples que vous allez affirmer exister, et vous rassurer que vous existez bien.


Mais que va-t-il vous arriver à la suite de ces réaffirmations illusoires ? Au final, vous allez oublier Dieu !. La Torah nous prévient que « ton cœur deviendra puissant ». C'est l'arrogance ! On croit être « quelqu’un »… et au final, vous oublierez que "Je suis Dieu qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison des esclaves".


En sautant un verset, la Torah dit alors : "Tu diras dans ton cœur que ma force et la puissance de ma main ont fait cela pour moi" C'est ce que vous direz, nous prévient Dieu.


En effet, en conséquence, on pense : mon cœur deviendra orgueilleux et, par conséquent, pourquoi devrais-je faire ce que Dieu veut ? Je veux faire ce que je veux moi, parce que j'existe indépendamment de Dieu. Quelle est ma preuve ? Car c’est ma force qui a causé tout cela. C’est incroyable ! la Torah vous a dit exactement ce qui se passerait dans ces quatre situations.


Mais la Torah vous fournit aussi une compréhension du deuxième plus grand moteur psychologique de l’être humain. Le premier était la préservation de son existence, sauver sa vie. La seconde est celle qui confirme, affirme son sens du moi. On le fait en exerçant sa volonté, en devenant productif, en étant créatif. Vous affirmez votre volonté en possédant des choses et, à travers elles, vous ressentez un sentiment de contrôle sur elles et sur les autres. Si j'ai beaucoup d'argent, je suis "ça" ! Je peux faire tout ce que je veux!

Ce qui est incroyable c’est que la Torah explique tout cela !


Tout cela fait partie du message que Dieu a dit à Adam : « A la sueur de ton front, tu mangeras du pain. Car maintenant Dieu a dit à Adam : Je te mets hors du Gan Eden et, là où tu vas, il te sera beaucoup plus difficile d'effacer le sophisme qui prétend que tu es une vraie cause. Et parce que tu crois que tu es une vraie cause, tu es dans une illusion, une croyance erronée. Votre avoda - votre tâche, est maintenant bien plus difficile.

Tout cela est dû au zohama. Si nous étions au Gan Eden, nous n'aurions pas l'illusion que nous sommes une cause. Nous maintiendrions l'illusion qu'en plus de Dieu, il y a aussi nous, mais nous ne penserions jamais que nous sommes égaux à Dieu. Dans un monde sans zohama, un monde de pure matérialité, ce serait différent.


Certes, la matérialité est aussi une barrière parce qu'elle me sépare de Dieu donc je pense : il y a Dieu et il y a moi, mais en aucun cas je ne peux croire que j'égale Dieu en puissance ou en capacité à provoquer des résultats.


Or, dans un monde avec zohama, c'est plus que la simple barrière de la matérialité ; c'est la matérialité mêlée à la pollution du Satan. C'est donc une deuxième barrière. Nous commençons à entrer dans ce monde, où nous pensons que nous ne sommes pas seulement un « moi » en plus de Dieu, mais que nous sommes égaux à Lui en ce que nous aussi produisons.


Je n'entrerai pas dans les détails maintenant, mais cette compréhension de la volonté de s'affirmer pour atteindre l'estime de soi sans laquelle la maladie psychologique résulte, c’est une étude en soi. Chacun possède des mécanismes de défense et souffre, dans une certaine mesure, d'un complexe d'infériorité dont il se protège.


Nous voyons que le zohama provoque cela; c'est une deuxième barrière en plus de la matérialité du monde dans le monde physique. Ce qui nous conduit à croire que grâce à nos efforts, nous sommes la cause de nos réussites et donc que nous serions égaux à Dieu. Et immédiatement après que les juifs aient réintroduit le zohama dans le monde avec la faute du veau d’or, le problème est devenu : comment s'en débarrasser ? Que doit-on faire maintenant ?


Le remède : les premières tables de la Loi !


La première façon de se débarrasser du zohama était d'avoir les luchots rishonots – les premières tables de pierre que Moshé – Moïse, a fait tomber et qu'il a brisées au Mont Sinaï. Cela devait être la Lumière messianique. C'est le noun sha'arei bina – la 50ème Porte de la Sagesse. Cela aurait automatiquement supprimé cette deuxième illusion selon laquelle nous causons ce que nous voulons. Cela nous aurait également donné les connaissances nécessaires pour atténuer la première illusion, l'illusion que nous existons indépendamment de Dieu.


À l'ère messianique, nous n'expérimenterons pas ein od milvado; nous le saurons ! Bien que nous puissions en faire l'expérience d'une manière légère durant l’ère messianique, nous en ferons pleinement l'expérience uniquement dans le Olam Ha'ba - le monde futur. C'est alors que nous ferons l'expérience de la pleine exposition du mensonge de croire que nous sommes indépendants de Dieu.


Rappelons que les Juifs avaient extériorisé le zohama au moment où ils ont reçu la Torah. Ils avaient mérité ces premières tables de pierre. Ils avaient mérité d’accéder à la compréhension que ces tables auraient fourni. Mais avec la faute du veau d'or, ils ont réintroduit le zohama, ces deux croyances erronées. Nous sommes retournés à ces illusions. Alors, comment éliminer ce zohama?


Dieu nous a donné les deuxièmes tables. Qu’est-ce que c’est ? Ce sont les tables qui contiennent les mitsvots, le concept d'avoda – de service, de tâche à accomplir. Lorsque vous faites une mitsva, automatiquement, vous faites la Volonté de Dieu. Vous niez votre volonté pour Sa Volonté. Lorsque vous faites cela, vous avez distinctement le sentiment que la Volonté de Dieu est suprême. C'est le début de la diminution du moi. Les deuxièmes tables nous ont donné un moyen d'intervenir dans le monde du zohama, de briser l'emprise des illusions qu'il provoque. C'est ce que fait la Torah. La Torah est le seul outil qui peut vous amener à briser l'illusion de soi et l'illusion de quel genre de soi vous êtes, à savoir celui qui croit être une vraie cause.


Il y a 613 façons de faire la Volonté de Dieu et toutes vont à l'encontre, fondamentalement, de ce que vous voulez faire. Disons que vous voulez manger, n'est-ce pas ? Vous passez devant un restaurant qui n'est pas casher. Vous avez très faim mais vous vous dites : non, je ne peux pas manger ici car Dieu m'a ordonné de ne pas manger de nourriture non casher. Ce que vous faites vraiment, c'est renier votre "moi", votre volonté, et adhérer à la Volonté de Dieu. Cela diminue automatiquement votre sens de vous-même, l'illusion de qui vous êtes vraiment. Vous affirmez que la Volonté de Dieu est suprême mais pourquoi ? Parce que Dieu est la seule chose qui existe vraiment.


La mitsva, comme le dit la Guemara, est un tavlin – un antidote, aux illusions de soi. C'est pourquoi la Torah est le seul outil capable de faire cela, aucun autre ne le peut. En raison de la réintroduction du zohama, les deuxièmes tablettes ont été essentielles pour diminuer le concept du « moi » par l'accomplissement des commandements. Ainsi vous êtes sur la bonne voie pour comprendre la véritable idée que, même si vous vous sentez vous-même, vous ne causez rien. En niant votre volonté, vous niez votre suffisance, vous niez que votre volonté soit égale à celle de Dieu.


N'oubliez pas que c'est le zohama qui cause ces croyances parce que nous devons interagir avec le monde afin de faire avancer les choses, il est donc facile de faire l'erreur que c'est notre contribution qui fait avancer les choses. La façon de dissoudre cette croyance erronée est de faire la Volonté de Dieu.


Donc la première façon pour se débarrasser du zohama est de faire la Volonté de Dieu en faisant des mitsvots car cela diminue l’égo, le sentiment du « moi ».


Une autre façon est la souffrance.


Comment la souffrance est-elle un outil de tikkoun – de rectification du monde ? En quoi est-ce un dispositif pour la kapparah – l'expiation ? Parce que, par exemple, si une personne est dans une unité de soins intensifs, branchée sur tous les tubes et les machines, que pensez-vous qu'elle ressent pour elle-même ? «Je ne suis personne ». Car si cette personne était vraiment une cause, un quelqu'un, elle pourrait retirer tous les cathéters, les gouttes et les aiguilles et s'en aller. Pourquoi ne le peut-il pas? Il sait qu'il ne peut pas. Quand une personne souffre, elle subit quelque chose qu'elle ne peut pas arrêter. Cela lui prouve qu'il n'est personne. Il brise l'illusion de soi; c'est le secret de la souffrance. C'est un énorme h’essed – bonté, que Dieu nous fait. Il nous donne un moyen, même dans le monde de zohama, de diminuer le sens du moi, de provoquer un début de compréhension que : je ne suis rien et Dieu est tout. C'est ainsi que la souffrance expie le péché d'arrogance. Lorsque vous péchez, vous agrandissez votre moi. Et la souffrance annule cela.


La souffrance est aussi l'inversion du plaisir que vous avez obtenu à la suite du péché, l'effort de votre volonté étant primordial. Peu importe la forme que prend la souffrance. L'exil est une forme de souffrance, tout comme la faillite, le divorce, la maladie, ou toute forme de douleur. La douleur défait le plaisir du péché et l'arrogance qui l'a suscité et accompagné. Cela aussi, bien sûr, diminue l'illusion du « moi ».


L'archétype de l’Egypte


Comment les Juifs ont-ils apporté le tikkoun ? Comment se sont-ils débarrassés du zohama ? La réponse est qu'ils étaient en Égypte et qu'ils ont pu supporter un certain degré d'assimilation ou qu'ils ont souffert pendant de nombreuses années. C'était la principale façon dont ils se sont débarrassés du zohama, par l'exil en Égypte. L'événement historique lui-même peut être qualifié de "dispositif de tikkoun principal".


Mais lorsqu'ils ont échoué parce qu'ils ont fabriqué un veau d'or, Dieu a transmis ceci : si vous reproduisez, dupliquez, des idées symboliques de l'Égypte en menant un Séder – cérémonie de Pâques, et en accomplissant les mitsvots qui y sont associées, je considérerai cela comme une reconnaissance du tikkoun qui a été fait en ces jours-ci. Chaque fois que vous faites cela, cela supprimera une partie du zohama.


Maintenant, vous commencez à comprendre les mitsvots de Pessa'h- Pâques. C’est le « dispositif de tikkoun secondaire » Les mitsvots sont une représentation symbolique de l'exil, et les faire enlève le zohama. Elles sont une reconnaissance de ce qui s'est passé en Égypte. Cela, en soi, réduit le zohama. Lorsque suffisamment de Pessah seront passés, nous aurons ainsi supprimé le zohama.


Maintenant, jetons un coup d'œil aux mitsvots de Pessa’h !


Matza – le pain azyme, : la Matza c’est de la farine et de l'eau, sans levain ni levure. Il représente le corps sans zohama. Le corps c’est la farine et la neshama – l’âme, c’est l’eau. La Matza est la nourriture appropriée pour une personne sans zohama. Il a deux ingrédients, deux "idées". C’est le corps et l’âme mais sans zohama.


Hametz — le pain au levain contient trois éléments : la farine, l'eau et le levain. Cela symbolise le corps physique avec une neshama et un zohama. Ainsi, Dieu interdit la consommation de hametz à Pessa'h. Vous ne pouvez pas le manger, ordonne Dieu, car il vous représente AVEC le zohama, symboliquement. Nous mangeons de la matza car elle nous représente SANS le zohama.


Un troisième commandement pour Pessa'h est de manger du maror - des herbes amères. Puisque la souffrance en Égypte est un outil principal du tikkoun, nous mangeons du maror en souvenir de cette souffrance qui nous a permis de mériter le retrait du zohama.

Les quatre kossots - coupes de vin : elles représentent la rédemption à la fois de l'Égypte et des quatre niveaux de zohama. Dans le premier shiour, j'ai mentionné que le zohama s'exprime dans quatre environnements différents. En quittant l'Egypte et en enlevant le zohama, les quatre coupes célèbrent notre libération des quatre niveaux, ou quatre environnements de zohama, à savoir un monde où :


1- il y a le bien ET le mal

2- là où il n'y a QUE le mal

3- où le mal est philosophiquement ACCEPTABLE et devient une réalité alternative

4- où la réalité alternative du mal se répand à travers LE MONDE ENTIER


Lorsque les Juifs ont quitté l'Égypte, ils sont sortis des quatre environnements pervers. Par conséquent, nous buvons quatre coupes. Qu'en est-il de la cinquième coupe que nous ne buvons pas ? C'est la coupe d'Eliyahou Ha'Navi—Elijah le prophète. Même si nous avons réussi à éliminer le zohama de nous-mêmes, qu'en est-il du geshem, de la matérialité ? Nous devons supprimer cela aussi et devenir spirituels. Nous n'avons pas fait cela au Mont Sinaï; nous avons seulement supprimé le zohama mais nous ne nous sommes pas transformés d'êtres physiques en êtres spirituels. C'est ce qu'Eliyahou lui a fait ; et il n'est pas mort. En effet, il a pu supprimer totalement le zohama et est "remonté" au ciel avec son corps. Ainsi nous utilisons la 5ème coupe comme la coupe d’Eliyahou.


J'ai mentionné aussi que le concept de Kriyat Yam Souf— l’ouverture de la Mer des Joncqs est une inversion du concept de Noé durant le Déluge. J’ai précisé que ces eaux du Déluge étaient vraiment le zohama qui a détruit le monde mais, puisque les Juifs ont enlevé le zohama pendant les 49 jours du compte du Omer, ils sont passés par le Kriyat Yam Souf. La Mer s’est ouverte pour eux parce qu'ils avaient réussi à supprimer le zohama.


Nous voyons donc que ces mitsvots reflètent, symboliquement, les événements de Pessa'h. Il y a le korban Pessa'h où un groupe de personnes se rassemblent pour manger le korban, repas sacrificiel de Pessa'h ou agneau Pascal. De quoi s’agit-il ? En effet, la suppression du zohama ne suffit pas. Et les Juifs devinrent une nation à part entière. Le korban Pessah, à bien des égards, est un rituel d'adhésion à cette nation, dans lequel manger cette offrande à Dieu les a initiés au service de Dieu. C'est pourquoi c'est si important : il initie une personne à devenir un membre du peuple juif. Après avoir quitté l'Égypte, ils sont véritablement devenus une nation.


Soi dit en passant, il y a deux mitsvots assei - des commandements positifs, selon lesquels si vous ne les observez pas, vous êtes karet – passible de retranchement, ce qui signifie que vous mourrez avant l'âge de 60 ans. L'un d'eux est la brit mila - la circoncision; c’est aussi est un rituel d'adhésion symbolique démontrant que vous êtes bien un membre du peuple juif. Le second est le korban Pessa'h. Vous supprimez le zohama et faites partie d'une nation sans zohama qui sert Dieu, vous devez donc manger le korban Pessa'h.


C'est aussi pourquoi cette mitsva est la seule qui a un « rattrapage » : il y avait ceux qui ne pouvaient pas le manger parce qu'ils étaient tameh - rituellement impurs. Mais cette mitsva est si importante qu’ils dirent à Moshé : "Pourquoi devrions-nous nous voir refuser d’accomplir cette mitsva ?" Ainsi, Dieu a donné à Moshé la mitsva de Pessa'h Shéni – le deuxième Pessah’.Qu'y avait-t-il de si important dans le Pessah Shéni ? Pourquoi avaient-ils besoin d'un rattrapage ? On aurait pu se dire : ils ont manqué Pessah’, d'accord ; et ils avaient de bonnes raisons : ils étaient tameh – impurs. Mais la réponse est que cette mitsva symbolise leur appartenance au peuple Juif. Et ils ont refusé d'être exemptés de ce qui leur assurait leur appartenance au peuple Juif, pas uniquement la mistva mais surtout l’appartenance au peuple Juif. Cette mitsva illustre qu'ils font bien partie de la nation qui quitte la toumah d'Égypte et rejoint Dieu à son service en tant que membre de la nation juive. Alors ils ont demandé un rattrapage, et Moshé leur a répondu : d'accord, et Moshé a institué la mitsva de Pessah Shéni dont Dieu les a gratifié sur-le-champ.


Ainsi, lorsque nous faisons un Séder de Pessah, c'est une cérémonie qui nous permet de faire ces mitsvots de matza et maror etc. Et quand les Juifs observent Pessa'h pendant des milliers d'années, à chaque fois qu'ils le font, cela diminue une partie du zohama. Cette période de Pessa'h correspond au moment où le zohama devient enlevable. Quand les Juifs observent Pessa'h, c'est exactement ce qui passe : ils suppriment une partie du zohama.


Si vous regardez le peuple Juif aujourd'hui, et en particulier ceux qui n'observent pas les mitsvots, vous remarquerez qu'il y a deux mitsvots qu'ils ont toujours tendance à observer, ce qui est très intéressant : l'une est la brit mila – la circoncision; même les juifs non orthodoxes veulent faire cette mitsva. Il y a des milliers d'histoires de Juifs qui n'étaient pas pratiquants mais qui voulaient que leur fils soit circoncis parce que c'est un rite d'adhésion au peuple Juif. Et la deuxième chose, de la même manière, chacun fait un Séder de Pessah’. Ils peuvent malheureusement avoir du Hametz avec de la matza chez eux, parce qu'ils ne sont pas observants. Mais même eux, les juifs non religieux, ont un Séder. Pourquoi ? Parce que le Séder de Pessah’ représente, mystiquement, leur appartenance à la nation Juive. Et il est intéressant de noter que ce sont précisément les deux mitsvots que les personnes non-observantes ont tendance à pratiquer. Ce qui est très saisissant.


Nous comprenons maintenant ce que Dieu a fait en donnant un deuxième "outil" pour le tikkoun, la réparation du Monde. Ce sont les mitsvots qui symbolisent l'événement principal réel historique du tikkoun, la sortie d’Egypte. C'est ainsi que nous supprimons le zohama.

Maintenant il existe une autre manière d’éradiquer le zohama : c’est le secret des quatre exils.


Nous devons également traverser quatre exils, afin d’éliminer les quatre environnements du Mal. C’est pourquoi n'avons pas réussi à terminer ce processus lorsque nous avons quitté l'exil d'Égypte : à cause de la faute du veau d'or, nous en avons donc quatre de plus à endurer pour éliminer le zohama dans l’histoire. Ce sont les 4 exils : la Babylonie, la Perse, la Grèce, et Rome. C'est le secret des quatre exils, que nous devons vivre au sein de ces quatre environnements maléfiques, et les surmonter. L'Egypte elle-même représentait les quatre exils réunis. Ce qui a pu être accompli en Egypte ne peut pas être accompli dans les autres nations des 4 exils, car chacune a son environnement propre qu'il faut endurer et surmonter, l’un après l’autre. Ce que les Juifs doivent traverser et, lors de chaque exil, lorsqu’ils souffrent ou lorsqu’ils font des mitsvots, alors ils réduisent, détruisent, cet environnement du Mal. C'est le secret des quatre exils.


Cette traversée des exils, est l’outil secondaire du tikkoun olam, la réparation du monde.

Il faut noter également que les cinq coupes représentent également les cinq expressions de la rédemption, et la séquence des événements de rédemption :


1- "v'hitzalti" - et Je les sauverai ;

2- "v'hotzeisi"—et Je les enlèverai (de leurs exils);

3- "v'lakachti" - et Je les prendrai;

4- "v'goalti"—et Je les rachèterai;

5- "v'heiveisi" – et Je les amènerai (en Eretz Israël).


C’est très intéressant car ces 4 idées représentent les quatre idées d’extraire les Juifs de la klipahl’écorce du mal. Et la cinquième expression est la suppression réelle et définitive du zohama, la suppression de la barrière à l'intérieur du geshem – de la matérialité.

Les expressions de célébration de la rédemption que représentent les cinq coupes de vin sont reproduites, en écho, dans les parachiots de "Nitsavim" où Dieu nous assure que, « même si vous êtes des exilés aux extrémités du ciel »:


1- "yikabetzcho"—Je vous rassemblerai, qui est l’équivalent de Je vous sauverai,

2- "yikachecho"—Je vous prendrai,

3- "v'heiveiacho" - et Je vous amènerai (en Eretz Israel).

C'est la séquence de la Rédemption.


D'abord, Dieu nous séparera des goyim - les non-juifs.


Deuxièmement, Il nous "conduira" à Lui, ce qui signifie que, d'une certaine manière - nous ne savons pas comment - Il nous enseignera la Torah. Tous les Juifs deviendront, à nouveau, de formidables érudits en Torah. J'ai enseigné plusieurs fois comment cela pourrait se produire, via le concept des mishnayots parce qu'il y a un midrash - un commentaire allégorique, qui dit que la seule façon dont les Juifs peuvent être rachetés est par le mérite d'apprendre les mishnayots. Et c'est l'équivalent de "lokachti" - Je les amènerai à Moi, et je leur enseignerai la Torah.


La troisième action de la séquence est "v'heiveiti" - et je les amènerai en Eretz Israel au Beith Ha'Mikdash – au Temple Saint.


Nous avons maintenant couvert tout le domaine des idées du processus du tikkoun du début à la fin et comprenons que tout l’exil et la rédemption de l'Egypte, et le don de la Torah et la restauration du zohama, - tout cela - est le modèle de la Rédemption Finale elle-même. C'est aussi, en fin de compte, ce qui va se passer à la fin. Nous nous débarrassons du zohama à travers la Torah elle-même et aussi en étant exilés dans quatre nations, et, enfin, en ayant un Séder et en observant des mitsvots qui représentent l'événement historique de la sortie d’Egypte lui-même.


Questions et réponses

Participant : Maintenant que Shavouot est proche, dans quel état d'esprit devrions-nous être pour la fête à venir ?


R'Kessin : L'idée principale de Shavouot est de se réjouir du fait que nous avons reçu la Torah qui est le véhicule pour apporter la Rédemption. La deuxième chose est de savoir, de reconfirmer notre désir, d'observer la Torah. Ce sont les deux principaux, accepter la Torah que nous avons et reconnaître que c'est le seul moyen de nous racheter, de nous débarrasser du zohama et d'entrer dans l'ère messianique.


Le plus important est d'être joyeux d'avoir reçu la Torah !. L'une des raisons de rester éveillé toute la nuit durant la veillée de Shavouot est que, par joie, nous ne voulons pas dormir, en prévision de ce que nous allons recevoir le lendemain.


La deuxième idée est de renouveler notre engagement à observer la Torah du mieux que nous pouvons.


Participant : Donc, chaque année, lorsque nous comptons le Omer, nous comptons comment nous nous débarrassons du zohama, mais nous ne nous en débarrassons pas complètement, n'est-ce pas ?


R'Kessin : En fait, chaque année, nous faisons quelque chose ; nous ne savons pas quelle quantité, mais chaque année où nous observons ces mitsvots de Pessa'h et en comptant le Omer et Shavouot, nous diminuons le zohama. 1.01.31 Le jour viendra où nous aurons observé le dernier Pessah, et où nous aurons, en fait, complètement éradiqué le zohama. Nous ne savons pas exactement quand, mais Pessah est ce qu'on appelle un "événement secondaire du tikkoun", ou devrais-je dire, les mitsvots de Pessah constituent "l'événement secondaire du tikkoun". Il y a une diminution du zohama à chaque Pessah. Espérons que celui-ci soit LE final !.


Participant : Au fur et à mesure que nous diminuons le zohama en nous, est-ce que les sefirots – sphères célestes, retrouvent leur lumière/énergie ?


R'Kessin : Oui, mais elles ne sont pas libérées. En réalité, il existe deux processus; l'un est que les étincelles de sainteté retournent dans les sefirots. La deuxième partie du processus est que les sefirots sont capables de libérer les étincelles. Cette première partie du processus se produit toujours, que les étincelles sont restaurées dans les sefirots, mais ce n'est que pendant la pekidah que les étincelles peuvent être libérées. Et la zechirah, c'est quand la shechina est libérée, c'est ce dont parle le RaMCHaL dans le livre Maamar Hagéuoula – discours sur la rédemption.


Participant : Est-ce que nous sommes toujours en attente de la pekidah, ou bien pensez-vous que nous sommes déjà dans ce processus ?


R'Kessin : Je dirais que je pense nous y sommes presque, mais que cela ne s'est pas encore produit. Disons que des signes avant-coureurs semblent se produire parce que le Mal est en train de tomber aux USA. L'Amérique aura un énorme retour de boomerang contre les démocrates et les progressistes qui la détruisent. C’est un très bon signe. En outre, le Erev Rav en Israël connaît aussi une très forte probabilité d'effondrement. Cela doit signifier que le mal est en train de disparaître mais que pour l’instant, il obtient toujours sa dernière revendication, comme en Égypte. Parce que Dieu doit équilibrer les comptes avant d'apporter la Rédemption. C'est pourquoi, quand Moshé est venu, Pharaon a publié le décret selon lequel les Juifs devraient ramasser leur propre paille (en plus de fabriquer les briques pour construire les pyramides).Car il y a une dernière revendication que le Mal, ou plutôt que la Justice réclame, et je pense que nous sommes dans cette période. Il semblerait que nous soyons avant la pekidah, ou plutôt tout juste avant ce moment…


Participant : Rappelez-moi, que se passe-t-il lorsque la pekidah se produit ?


R'Kessin : Eh bien, quand la pekidah arrive, la Yechidah – le 5ème niveau d’âme, est libérée et couronne le Machia'h ben Yossef, le Messie fils de Joseph, et là il commence à grandir. Il est libéré de sa propre prison, la prison du zohama. C'est cela la pekidah. C'est la même idée qu'avec Moshé Rabbénou – Moïse notre maître, quand il dit que "Dieu s'est souvenu des Juifs" juste avant le Sneh – le Buisson Ardent.


La pekidah est le moment où la yechidah, ou le Mashia’h lui-même, prend conscience qu'il est le Mashia’h et il est libéré afin qu'il puisse commencer sa croissance, ce qui prend du temps parce qu'il a été emprisonné pendant tant d'années avec tant de souffrances. Puis la zechirah c’est lorsque la Shehinah est libérée. C'est l'équivalent des dix makots -les 10 plaies d’Egypte, c’est l'énergie des 10 sefirots. C'est vraiment la Fin, le "yikabetzcha", quand Dieu "vous rassemblera et vous amènera à Lui et à Sa Terre". C'est deux étapes distinctes.

La première étape est la libération du Mashia’h ben Yossef - le Messie fils de Joseph, et il obtient la yechidah, cette partie de la Neshama d'Adam Ha'Rishon. Il peut alors commencer à grandir. Comme le dit le verset, "Voici, mon serviteur deviendra sage et il deviendra extrêmement grand." Donc, il grandit et Klal Yisrael – l’assemblée d’Israël, grandit aussi…. et puis ensuite vous avez la zechirah qui est, dans un certain sens, la destruction du mal ; ils seront détruits ou subiront la punition qu'ils recevront.


Ce sont les 2 étapes : pekidah et zechirah


Participant : La zéchirah c'est le Mashia'h ben David – le Messie fils de David ?


R'Kessin : Oui.


Participant : Est-il indiqué-t-il quelque part dans la Torah un certain laps de temps entre les deux étapes ?


R'Kessin : A ma connaissance, non, mais ce n'est pas très long. Et il faut savoir que l'idée principale est celle du Mashia'h ben Yossef car c'est sa tâche de neutraliser complètement le Mal, c'est-à-dire le Erev Rav – la grande multitude, et de faire descendre le Beith Ha'Mikdash – le 3ème Temple. Après ça, que reste-t-il à faire ? C’est réglé; c'est la Fin. Même s'il n'y a pas encore de sortie à ce stade...


C'est comme Moshé en Egypte. Il y a eu un certain nombre de mois où ils ont dû endurer des souffrances mais, une fois que c'était fini, c’était fini et c'est tout. Ensuite, le Ribono Shel Olam - Maître de l'Univers a détruit l'Égypte avec les dix plaies. Puis ils quittèrent l'Egypte. Donc, c'est aussi ce qui va se passer maintenant. Il y aura un moment où le Mashia'h ben Yossef fera son travail, mais ces tâches qu'il accomplit seront stupéfiantes parce que, comme je le dis, c'est enseigner la Torah. C'est aussi détruire le Mal et faire descendre du Ciel le 3ème Temple, et commencer à révéler le ohr rishon - la Lumière messianique. C'est cela le Machia'h ben Yossef. Le Mashia’h ben David lui c’est le Roi qui continuera à diriger le royaume qui possédera ces quatre éléments (Torah, annihilation du Mal, 3ème Temple, révélation du ohr rishon).


Les quatre éléments, qui mettent fin à la galout- l’exil, deviendront donc permanents avec le Mashia’h ben David, mais celui qui crée le changement est le Mashia’h ben Yossef.

Imaginez : c'est comme une femme qui accouche. Vous avez celui qui prend le bébé à partir du moment où il sort du ventre et puis, tout d'un coup, il est maintenant au monde ; c'est l'obstétricien. C'est le Mashia'h ben Yossef. Ensuite, vous avez celui qui élève l'enfant; et c'est le Mashia'h ben David, c’est le Royaume lui-même. La transition du royaume du Mal vers un royaume Messianique c’est le rôle du Mashia'h ben Yossef.


Participant : Les dix plaies ne devraient-elles pas avoir lieu lorsque le Beith Ha'Mikdash descend du Ciel ?


R'Kessin: Oui, cela arrivera probablement à ce moment, je pense.


Participant : Mais vous avez dit que c'est à ce moment-là que la shehina va être révélée et que c'est à ce moment-là que les dix plaies se sont produits.


R'Kessin : En fait, ce qui se passe, c’est que le 3ème Temple est révélé avant Machia'h ben David. En réalité les dix plaies ont lieu pendant Mashia’h ben Yossef. Que les plaies et le Mashia’h ben Yossef et le Mashia’h ben David se chevauchent, cela n’est pas dit clairement mais c’est fort possible. Le RaMBaM dit qu'on ne sait pas précisément ce qui se produira. La séquence réelle des évènements, nous ne la connaîtrons pas, jusqu'à ce qu'elle se produise.

Le RaMBaM explique que nous pouvons, plus ou moins, deviner ce qui semble être l'ordre logique de la séquence des évènements, mais cela pourrait varier.

Participant : Le RaMCHaL n'a-t-il pas dit que certaines étapes pouvaient se produire même simultanément ?


R'Kessin : Oui cela se pourrait, à moins que l'un ne soit la condition préalable à l'autre, mais c'est une possibilité, oui. Cependant il est plus probable que ce sera séquentiel – et non pas simultané.


Participant : Pendant le temps que Mashia’h ben Yossef doit grandir, à quoi ressemblera le monde ? Le mal va-t-il encore être à son apogée pendant que le Mashia’h ben Yossef lui-même grandit ?


R'Kessin : Regardez la guerre de Gog Ou'Magog. Lorsque le Mashia’h ben Yossef grandira, il réussira totalement. Absolument rien ne pourra l'arrêter ; c'est ce qu'est le Mashia'h ben Yossef. C'est un enchaînement de réussites absolu. Le monde entier se rendra compte que le monde change, et alors vous aurez un retour en force du Mal ; c'est le concept de Gog Ou'Magog contre le Mashia’h ben Yossef.


Il y aura donc une tentative par le Mal de reprendre, de réaffirmer, lui-même, sa souveraineté sur le monde. C'est précisément ce qui s'est passé en Egypte. Après le départ des Juifs, l'Égypte courut à leur poursuite pour réaffirmer leur domination sur le peuple Juif. C’était une seconde tentative !


C'est l'équivalent de Gog du Pays de Magog. Cela fait partie du processus, où le Mal ne va pas simplement abandonner. Puis le Mashia'h ben David apparaît pour les anéantir. Tout cela est dans "Yechezkel"- Ezéchiel, chapitre 38. Tout cela fait partie de l'ère du Mashia'h ben Yossef, sauf à la toute fin, lorsque le Mashia'h ben David apparaît et les anéantit définitivement.


Merci !

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